La petite ritournelle de l’horreur – Cécile Cabanac

Présentation

Derrière les murs se cachent les plus sombres des secrets…

Un appel au cœur de la nuit. Des gyrophares qui tournoient dans l’obscurité. Une vieille bâtisse à l’abandon. Quand la commandant Virginie Sevran arrive sur les lieux, les techniciens de l’identité judiciaire sont déjà à l’œuvre à l’intérieur. Ils font face à l’insoutenable. À la noirceur de l’âme humaine. Au cadavre d’une gamine dissimulé derrière une cloison que le nouveau propriétaire tentait d’abattre.
Là, au milieu de la campagne francilienne, le silence est oppressant. L’angoisse monte. Et, bientôt, les murs confient deux autres corps aux policiers. Deux autres enfants… Rapidement, la sidération laisse place à une enquête éprouvante. Certainement la plus sordide de toutes celles auxquelles la commandant et son binôme, Pierre Biolet, ont été confrontés durant leurs carrières. Une seule certitude, personne ne ressortira indemne de cette affaire…

Mon avis

Jamais Pio n’aurait pensé vivre un tel cauchemar en devenant propriétaire de cette maison. Il lui avait couté peu, elle allait lui permettre d’y accueillir sa femme, ses enfants et le bébé à naitre. Jamais les travaux n’auraient dû l’amener à une telle découverte.

L’auteur dans une intrigue écrite et distillée à la perfection, nous emmène au plus profond de l’horreur. Cette horreur qui ne s’arrête jamais, telle une ritournelle. Une horreur grandissante. Une fois la lecture entamée, impossible de l’arrêter! Un roman parfait, des personnages comme des amis avec lesquels on partage l’enquête avec ses doutes, ses joies et ses peines…

C’est aussi l’occasion de plonger dans un univers peu traité, celui des enfants confiés à l’aide sociale à l’enfance, les enfants en famille d’accueil. Notamment ceux pour qui le placement se passe mal, très mal…

Une pure réussite, je me suis perdue à un moment devant le nombre important de personnages mais cela rentre très vite dans l’ordre et ne perturbe pas la lecture.

Avec la Petite ritournelle de l’horreur, l’année 2022 commence vraiment très très bien!

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Revenir fils – Christophe Perruchas

Présentation

Dans ce roman puissant, Christophe Perruchas confronte un fils à la folie de sa mère, atteinte du syndrome de Diogène (elle accumule les objets qui envahissent peu à peu la maison). En deux séquences séparées d’une vingtaine d’années, le fils adolescent puis jeune père fait face à cette mère inaccessible qui l’a « orpheliné » de son vivant. Saisissant.

Mon avis

Un adolescent, le narrateur, qui vit la mort accidentel de son père. Sa mère a déjà vécu la perte de son premier fils de la mort subite du nourrisson. Le frère Jean. La mère, sombre petit à petit, elle entasse, garde, ne jette pas…
Le fils a perdu le père et voit sa mère partir non pas physiquement mais mentalement…
Lui il grandit, vit sa vie d’adolescent, les amitiés, l’amour…
A l’âge adulte il ressent le besoin de retrouver cette femme mais la réalité n’est pas toujours bonne à connaître…

Une plongée dans la relation mère/fils. La filiation y est analysée de façon très précise en y laissant entrer une grande part d’humanité, d’émotions. La douleur de l’oubli, l’amour, la haine, tout ce qui fait partie d’une vie. Un roman puissant qui ne laisse pas indifférent. Une écriture magnifique, qui touche et bouleverse. On revient tous fils ou fille quand le livre se referme…

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